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Accessibilité : Les bons réflexes à adopter pour rendre son musée accessible

· Par Maëlle CAULE · 5 min de lecture

L'accessibilité, bien que d'être une obligation légale, peut tout de même s'avérer comme un sujet intimident pour les structures ne sachant pas où commencer pour rendre leur établissement accessible.

Depuis La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en situation de handicap, les établissements recevant du public (ERP) ont l'obligation légale d'être accessibles aux personnes en situation de handicap, et ce, peu importe le handicap. Bien que cette loi englobe la partie bâtimentaire, ce ne sont pas les seuls critères concernés par cette obligation.

Cet article a donc pour but de mettre en avant des bons réflexes à adopter pour accueillir au mieux les personnes en situation de handicap dans un musée. Il ne s'agit pas là d'une liste exhaustive de tous les dispositifs à mettre en place, mais plutôt une liste constituant un bon début pour se lancer dans une politique d'accessibilité.

1.Sensibiliser le personnel d'accueil et de médiation

La première étape fondamentale pour accueillir une personne en situation de handicap est avant tout de former et sensibilisé le personnel d'accueil ainsi que le personnel de médiation. Ne serait-ce qu'un début de sensibilisation peut permettre de dédramatiser la question du handicap, et d'apprendre à connaitre les besoins des personnes concernées.

Cette sensibilisation permettra de pouvoir adapter l'accueil au cas par cas en fonction des besoins du public.

Un module E-learning a été créé par la fédération dans le but d'apporter un premier niveau de sensibilisation. Ce module est gratuit et accessible à tous. Pour en savoir plus :

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Pour aller plus loin, il existe aussi des formations officielles sur deux jours qui permettent de mieux comprendre les besoins des personnes en situation de handicap.

Grâce à son institut de formation, OTB propose une formation alternant théorie et pratique, dont les objectifs sont :

  • Comprendre les grandes familles de handicaps et leurs problématiques
  • Acquérir les réflexes comportementaux face aux différents types de déficiences
  • Comprendre les exigences des règles d’accessibilité
  • Connaître le réseau associatif
  • Connaître et comprendre les besoins des personnes en situation de handicap
  • Adapter son acte de renseignement (discours, print, web, équipements adaptés…)
  • Appréhender l’esprit de la loi de 2005 et les textes législatifs
  • Connaître la marque Tourisme et Handicap et les démarches à suivre pour y concourir

Pour en savoir plus sur la formation :

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Accueillir, informer et orienter les personnes en situation de handicap

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2.Réaliser un plan simplifié

Certaines personnes en situation de handicap peuvent éprouver des difficultés pour se repérer dans les espaces. Cela peut notamment être le cas pour des personnes déficientes visuelles ou mentales. Dans un lieu comme un musée, ces difficultés peuvent être augmentées à cause de la grandeur des lieux.

Des plans en version simplifiée peuvent alors être créés pour pallier ces difficultés. Sur ces plans, il est possible d'utiliser des codes couleurs par salles ou thématique. Il est aussi préférable d'indiquer où se situent les dispositifs adaptés ou au contraire, ou se situent les zones où les personnes en situation de handicap pourraient rencontrer des difficultés.

Voici de bons exemples de plans simplifiés :

Crédit : Musée Départemental Breton
Crédit : Musée Mathurin Méheut

L'idéal est de laisser ces plans à disposition des visiteurs sous forme papier, et sur le site internet de la structure. Ils peuvent également être doublés par de la signalétique sur site, reprenant le code couleur des salles. Par exemple :

Crédit : Musée Départemental Breton

Ces repères permettront aux visiteurs de déambuler en toute sérénité.

3.Sous-titrer les dispositifs vidéos et proposer de l'audiodescription

Ce point peut paraître évident, mais pourtant, on n'y pense pas systématiquement. Un grand nombre de musées proposent aujourd'hui des dispositifs vidéos, mais ces dispositifs ne sont pas accessibles pour des personnes sourdes, malentendantes ou malvoyantes.

L'idéal est alors de proposer des versions sous-titrées. Pour le sous-titrage, les sous-titres entourés d'un cadre avec fond noir sont à privilégier, puisqu'ils offrent un niveau de contraste suffisant et ce, peu importe l'image, ce qui les rend plus lisibles. Par exemple :

Extrait Youtube de la vidéo Marque TH Milmarin réalisée par le musée Milmarin

Le mieux est aussi de proposer une alternative en audiodescription pour les personnes malvoyantes.

4.Créer ou adapter la médiation

La médiation est essentielle dans un lieu de visite. Dans ce cadre, il est possible d'adapter facilement certains dispositifs de médiation pour les rendre plus adaptés.

En ce qui concerne les livrets de visites ou documents de médiation, il est possible de créer des documents en version simplifiée, en s'inspirant du FALC (facile à lire et à comprendre). Ces documents, rédigés en grands caractères, avec une police lisible et de couleur contrastée avec son environnement, facilitent notamment leur compréhension pour des personnes déficientes mentales.

Au delà de la question du handicap, ces documents peuvent aussi être utilisés à destination d'autres publics comme les enfants.

En ce qui concerne les autres éléments présents dans le musée (les cartels par exemple), il est préférable de ne pas placer ces éléments trop haut pour pouvoir les rendre accessibles et lisibles aux personnes en fauteuil roulant. On préconise une hauteur maximale d'1,30m, qui correspond à la hauteur d'une personne en fauteuil tendant le bras.

En allant plus loin dans la médiation, il est aussi possible de jouer sur le côté sensoriel des exposition, en proposant des éléments à toucher (modèles 3D), à sentir, à écouter ou à voir, qui seront plus accessibles aux personnes en situation de handicap mental, auditif et visuel.

5.Proposer des zones de repos

Un paramètre qui peut aussi être oublié, mais qui a tout de même son importance, est la mise à disposition de zones de repos à plusieurs endroits du musée. Bénéfiques à tout types de handicaps, mais aussi aux autres types de publics, ces zones peuvent s'avérer être un confort non négligeable à la visite des personnes en situation de handicap.

6.Indiquer les éléments accessibles sur place et sur le site internet

En fonction des éléments accessibles au sein du musée, il est pertinent d'indiquer la présence de ces éléments sur le site internet de la structure. Ces informations aideront à la préparation de la visite des personnes en situation de handicap et permettrons d'éviter les mauvaises surprises sur place. S'il n'est pas possible d'indiquer les éléments accessibles, alors il convient de tout de même mentionner les éléments inaccessibles du musée.

Il est aussi possible de créer une affiche à laisser à l'accueil listant le matériel en prêt à disposition s'il y en a.

Conclusion

Rendre un musée accessible ne se limite pas à une simple mise en conformité avec la loi : c’est aussi une démarche d'adaptabilité et d'accompagnement. En adoptant des réflexes simples, de la sensibilisation du personnel à la mise en place de dispositifs ciblés comme des plans simplifiés, des sous-titres ou des zones de repos, chaque établissement peut commencer à se lancer petit à petit dans une démarche complète d'accessibilité.

À propos de l'auteur

Modifié le 7 août 2025