Les difficultés numériques sont souvent les mêmes en ce qui concerne la communication numérique, que ce soit au niveau de la communication sur les réseaux sociaux, ou sous toute autre forme numérique.
Les outils numériques peuvent alors se transformer en vecteurs d'exclusion sociale, et il convient d'adopter de bon réflexes pour limiter ces barrières. Cet article a pour but de faire la liste de quelques dispositifs à mettre en place pour faciliter la compréhension des contenus pour tous.
Éviter les majuscules et privilégier une typographie simple
Écrire un texte entièrement en majuscules peut nuire à la lisibilité, notamment parce que les accents sont souvent absents et que les lettres deviennent plus difficiles à distinguer. De plus, certains styles comme le gras ou l’italique peuvent perturber la lecture pour les personnes dyslexiques ou malvoyantes. Il est préférable d’utiliser des styles sobres et de hiérarchiser l’information par des titres et sous-titres clairs.
Au delà de créer des difficultés de lisibilité, il est important d'ajouter que le gras ou l'italique ne sont pas détectés par une synthèse vocale. En effet, contrairement à des lettres ou caractères classiques, le gras ou l'italique sont en réalité des caractères Unicode, c'est à dire que ce ne sont pas des lettres ni des chiffres détectables par une synthèse vocale, mais des caractères mathématiques non détectables.
Il en va de même pour les polices d'écriture, certaines sont plus lisibles que d'autres. Le mieux est de privilégier les polices de type bâtons (Arial ou Helvética par exemple) aux polices en attaché, elles aussi moins lisibles pour les personnes dyslexiques ou malvoyantes.
Limiter l’usage des émojis
Les émojis, s’ils sont nombreux ou mal choisis, peuvent être mal interprétés par les synthèses vocales utilisées par les personnes malvoyantes. Ceux-ci lisent en effet le code associé (par exemple : "visage souriant avec des yeux en cœur") ce qui peut venir perturber la compréhension du message initial, d'autant plus que le code de ces derniers peut souvent être différent du message que l'on souhaite faire passer.
Le mieux est alors de limiter l'utilisation d'émoji, et de vérifier le code associé dans le cadre où ils seraient utilisés. Ces derniers doivent constituer une valeur ajoutée s'ils sont utilisés.
Limiter les caractères spéciaux
L’abus de caractères spéciaux (comme #, @, *, /, etc.) peut compliquer la lecture pour les personnes en situation de handicap mental ou cognitif. Il convient de privilégier un langage clair, direct et simple, et de les éviter si possible.
Aligner le texte à gauche
Justifier un texte peut créer des espaces irréguliers entre les mots, ce qui nuit à la fluidité de lecture. Il est donc recommandé d’aligner le texte à gauche, sans retrait ni centrage excessif, pour garantir une lecture plus naturelle, notamment pour les personnes dyslexiques ou utilisant un lecteur d’écran.
Éviter les abréviations non expliquées
Les abréviations peuvent être source de confusion, surtout si elles ne sont pas explicitées dès leur première utilisation. Exemple : « Le RGPD (Règlement général sur la protection des données) impose… ». Le mieux est alors d'éviter ces abréviations et d'utiliser les sigles complets. Cette bonne pratique profite à tous les lecteurs, pas seulement aux personnes en situation de handicap.
Ajouter un texte alternatif aux images
Les images ne peuvent pas être déchiffrée par une synthèse vocale. Pour cette raison, les images qui véhiculent de l’information importante doivent être accompagnées d’un texte alternatif (ou "alt text"). Ce texte permet aux utilisateurs de lecteur d’écran de comprendre le contenu visuel. Il doit être pertinent et refléter fidèlement ce que l’image illustre ou complète. Ce texte alternatif n'est pas nécessaire lorsque l'image n'apporte pas d'information importante au message.
Le même problème peut subvenir pour les réseaux sociaux proposant des carrousels à partir de documents PDF qui ne seraient pas détectables par les synthèses vocales. Dans ces cas là, il est possible de joindre au post un document sous forme de traitement de texte, reprenant les informations du document à télécharger, de telle sorte à rendre ces informations détectables. Il est aussi possible et préférable de les ajouter directement dans le corps du texte du post.
Utiliser des couleurs avec un fort contraste
Des contrastes élevés entre le texte et l’arrière-plan sont essentiels pour les personnes malvoyantes. Par exemple, un texte noir sur fond blanc offre un bon confort de lecture, contrairement à un texte gris clair sur fond blanc ou à des combinaisons de couleurs proches. Des outils existent pour vérifier si le contraste d'élément est suffisant comme par exemple le site suivant :

Sous-titrer les contenus vidéo
Les sous-titres sont indispensables pour les personnes sourdes ou malentendantes, mais aussi très utiles dans les environnements bruyants ou pour ceux qui ne peuvent pas activer le son. Ils doivent être lisibles (de couleur contrastée avec leur environnement), synchronisés avec l’audio, et fidèles aux dialogues. Il est conseillé d'utiliser plutôt les sous-titres entourés par une boite noir qui garantira un contraste suffisant et ce, peu importe l'image. Par exemple :

En conclusion
Rendre ses contenus accessibles, c’est permettre à chacun d’y accéder, quels que soient ses capacités ou ses outils. Ces gestes simples mais réfléchis participent à une communication plus inclusive, respectueuse et efficace.
